la décarbonation du transport routier : entre mythes et réalité.
11 mars 2025"Le rail ne peut absorber qu’une fraction du volume routier : manque de voies ferrées, infrastructures saturées, trajets peu flexibles."
Certes, à force d'obliger la SNCF à fermer des lignes, le rail ne va plus partout.
Mais il reste, pour le moment, encore quelques installations qui peuvent satisfaire le marché : Miramas et CLESUD, Pas des Lanciers, Les Arcs, Saint Martin de Crau pour le SUD-PACA. Arles et Beaucaire offrent aussi des possibilités.
Saint Flour et sa zone commerciale offrent un intérêt (et maintien du Viaduc de Garabit et pérennisation de la desserte Arcelor-Mittal de Saint Chély).
"Le transport routier garantit rapidité et flexibilité, essentielles pour la majorité des flux logistiques."
Je suis à peu près certain que l'industriel préfère la régularité à la rapidité.
C'était ainsi de mon temps.
Mais la destruction de l'outil a fait perdre confiance à l'industriel. Et on l'a contraint à accepter le seul mode de transport restant !
Petit rappel :
-
les messageries roulaient à 140 ou 160 km/h en saut de nuit,
-
il existait des TGV marchandises à 200 km/h sur LGV,
-
il existait des trains de fret à 200 km/h sur LGV pour desservir le SERNAM. Mais on l'a tué !
-
on savait faire des trains de 1 500 mètres,
-
le client était satisfait d'un délai jour A/18h00 pour une arrivée jour C, 8h00. On avait même réduit le délai à jour A 18h00, jour B, 14h00.
" Le rail nécessite une interconnexion avec le routier, car il ne peut pas livrer directement aux entrepôts.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : même si le fret ferroviaire doublait en France, 80 % des marchandises continueraient de transiter par la route. "
L'interconnexion existait, ça s'appelait la DES, Desserte en Surface : livraison et enlèvement des petits colis à domicile.
Mais ça aussi on l'a tué !
Mais c'est aussi une évidence que le rail ne fera jamais du porte à porte.
Et c'est la complémentarité qu'il faut jouer et non la concurrence, polluante et dangereuse (3 00 morts/an sur les routes).
J'ai compté jusqu'à 3 VUL dans un hameau de Lozère, le même jour pour livrer chacun un colis de moins de 2 kilos environ !
Non , madame, le rail ne vous laissera pas 80% de marchandises pour peu qu'on l'organise, pour peu qu'on retrouve les compétences !
Et rien n'interdit de construire les entrepôts dans les gares ! Qui sont souvent au centre de la ville !!!
" Le rail est un complément du transport routier, pas un substitut. La route restera l’épine dorsale de la logistique. "
Vous êtes bien la seule à penser ainsi !
Un train c'est 35 PL !
L'épine dorsale, ne vous déplaise, c'est le rail et non la route !!!
" LA VRAIE QUESTION : comment accélérer la transition ?
Les débats sur l’avenir du transport routier sont trop souvent dominés par des positions dogmatiques. Or, les solutions existent déjà et leur déploiement dépend d’un accompagnement intelligent :
... "
Vous avez raison madame, les solutions existent ... mais manque l'accompagnement intelligent.
Le dogme a tout détruit !
Aujourd'hui, 19 circulations ferroviaires supplémentaires pourraient accéder au RFN depuis le GPMM.
10 de plus pourraient s'ajouter en 2030.
C'est plus de 4 MM/an d'Euros de recette pour Réseau, 6 MM en 2030.
Avec les dessertes finales, c'est plus de 263 MM d'Euros en 2030 (au CE de 2024 et HT).
NON, MADAME, LA ROUTE N'EST PAS LA PANACEE !
Petites questions subsidiaires :
- combien d'heures avez-vous passé dans le rectangle de Berne ?
- combien d'aiguilles avez-vous graissé ?
- et bien d'autres "joyeusetés" du métier de cheminot (comme l'entretien des "chiottes" ou la serpillière dans la salle d'attente) ?
Bien respectueusement.
Robert Franceschi, ex Ingénieur Transport de la SNCF (principalement orienté fret).