En 1966 J’AI décidé de mettre un terme à mes études vu le coût des études longues à l’époque. Mais c’est surtout par volonté de devenir un adulte responsable fondateur d’une famille.

C’est ainsi que le 1er octobre de la même année je suis admis à la SNCF après le succès au concours d’entrée (pour un fois je fus « premier de cordée » et merci à la CGT de m’avoir transmis mes notes). Admis pour un an d’essai, hors statut puisqu’on n’accédait au statut que le jour de son 18ème anniversaire (personne ne pouvait prétendre à 75% de pension sans faire du « rab » accordé avec parcimonie !). Mais avec un statut particulier, celui « d’élève exploitation ». 2 années d’alternance, tenue de poste (hors sécurité) et formation théorique (en gare ou école) soldées par un examen de sortie où la moyenne était fixée à 12, 8 étant la note éliminatoire et la sécurité affectée du coefficient 8. Les 16 agents de la session ont tous été admis démontrant ainsi la qualité de la formation et des formateurs. Chacun construisit ensuite sa carrière en fonction de choix personnels.

Ce cursus raccourcissait le délai de séjours pour être autorisé à présenter l’examen d’accès à la maîtrise.

C’est ainsi qu’en 1975, au mois de mai, j’accédais à la maîtrise.

Au mois de septembre de la même année, on est venu me chercher au triage pour tenir le poste de chef du bureau des études de l’établissement. Début d’une longue carrière de traitement des « patates chaudes » ces dossiers que tout le monde, les cadres BCBG surtout, font tout pour les éviter ! Mais ces dossiers sont les plus formateurs, les plus attrayants. Pour moi, s’entend.

Ces cursus permettaient à l’entreprise de disposer de l’élite pour encadrement (et maîtrise aussi). Au moins, ces cadres-là, savaient-ils de quoi il était question.

En 1976, la direction de l’entreprise sous la pression du politique qui a toujours demandé de réduire les coûts, lui qui ne sait pas ce que TRI (Taux de Retour sur Investissement devenu depuis Taux de Rendement Interne, plus politiquement correct !) veut dire. Avec l’argent public … !!!

Depuis j'ai appris qu'il ne connaissais pas "plus-value", "comptabilité analytique", "valeur de l'exemple", ... . Impossible d'être exhaustif avec eux (et elles) !

On mesure le résultat aujourd’hui. On mesure aujourd’hui l’inefficacité des réformes idéologiques sans volet technique. Or, le chemin de fer ce n’est que de la technique et le politique n’est pas technicien (encore un terme politiquement incorrect !).

Encore une fausse route politique : « C’est la faute de l’Europe. »

Et encore une fausse idée : la 91/440, la première directive européenne sur le chemin de fer préconisait une séparation comptable et laissait la liberté aux états de séparer physiquement les services

Une fake news ? La langue de bois ?

Séparation que mit en place l’État français en 1997 : fallait bien se tirer des grèves de 95 !!!

Pas une mauvaise idée au final, fallait juste être plus compétent !

On ouvrit la boîte de Pandore et aujourd’hui on est fort marri !!! 

Mais on peut encore faire des choses malgré la vétusté des installations, les difficultés à assurer la maintenance, les manques d’investissements. Il faut juste un peu de volonté (et de tranquillité : laisser les cheminots effectuer leur travail, ces faiseurs de RSE (au fret)).

Voilà pourquoi je me bats pour offrir un monde meilleur à mes petits-fils.

Ma devise : "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer." Guillaume d'ORANGE

Robert FRANCESCHI

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